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Étude «État numérique» Swico prend le pouls de l’opinion publique

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Swico

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Swico, l’association professionnelle des entreprises du numérique suisses, a réalisé en partenariat avec Sotomo une vaste enquête, auprès d’un échantillon représentatif, sur le thème de «l’État numérique».

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Les démarches administratives en ligne séduisent certes le public, mais la population souhaite plutôt accélérer le développement du numérique en matière de cybersécurité, de violence numérique et d’enseignement. Dans ces domaines, l’État n’obtient pas les meilleurs résultats. Swico a également présenté les principales tendances du secteur avec son «indice TIC», ainsi que les champs d’action prioritaires avec son «radar politique» à l’occasion de sa conférence de presse annuelle.

La crise sanitaire a entraîné une généralisation de la numérisation: ce n’est plus simplement un mot à la mode, mais une réalité quotidienne. Le débat autour de la communication le chiffre des infections par les laboratoires et hôpitaux à l’OFSP, le manque de coordination entre les administrations cantonales et la Confédération, ainsi que la défaite massive de l’e-ID aux urnes, ont mis en lumière les importantes lacunes de «l’État numérique». Toutefois, quels sont les besoins réels des citoyens et citoyennes en termes de numérisation? L’État répond-il bien présent là où il est attendu? Les souhaits de la population ne sont en effet pas bien connus. Pour comprendre les attentes concernant le service public numérique, Swico, l’association professionnelle des entreprises du numérique suisses, a donc réalisé une enquête représentative auprès de 1254 personnes en Suisse alémanique en partenariat avec l’institut de recherche Sotomo. Swico a choisi de ne pas se limiter à la notion «e-government» pour inclure tous les aspects de la société dans lesquels l’État a une responsabilité concrète au niveau fédéral.

Dans les grandes lignes, on peut dire que la numérisation de l’État ne correspond pas aux principaux besoins de la population. Tandis que celle-ci souhaite accéder à des services en ligne pour les démarches administratives et le vote électronique, ce ne sont pas ces points-là qui ont la priorité. Les besoins fondamentaux et la sécurité sont au cœur de sa demande vis-a-vis de l’État, avec une forte demande en matière d’éducation, de combat de la violence numérique et de cybersécurité. Selon les personnes interrogées, ce sont ces sujets qui sont vraiment prioritaires et dans lesquels le développement devrait être accéléré. Pour 78% des personnes interrogées, le domaine de la cybersécurité devrait être particulièrement développé, de même que la lutte contre la violence numérique pour 65% et l’enseignement pour 54%. L’étude réalisée en novembre 2021 porte sur huit domaines: les compétences numériques, la cybersécurité, la numérisation et l’éducation, la violence numérique, la numérisation et la santé, les guichets virtuels, la démocratie numérique et la politique numérique internationale. Il est intéressant de noter que, dans son ensemble, la population elle-même est bien informée sur les différents aspects de l’État numérique. D'autre part, les trois quarts des personnes interrogées estiment que les entreprises sont très compétentes en matière de numérique, mais moins de la moitié pensent que les compétences numériques de l’administration fédérale et des administrations cantonales sont bonnes.  

La population s’estime bien informée sur les différents thèmes de la numérisation, en particulier la cybersécurité et la violence numérique. La vaste majorité des personnes interrogées (87%) considère que l’État devrait se charger de la cybersécurité dans les entreprises suisses. La cybersécurité des infrastructures critiques et des entreprises suisses est perçue comme insuffisante par 60% des personnes interrogées. Trois personnes interrogées sur quatre souhaitent que l’État accélère son propre développement dans le domaine de la cybersécurité. Concernant la violence numérique, 86% des personnes interrogées estiment que celle-ci est répandue. Toutefois, seulement 16% pensent que les mesures des autorités dans ce domaine sont bonnes. 60% des personnes interrogées trouvent au contraire qu’elles ne seraient pas en mesure de se protéger suffisamment en cas de violence numérique. 

Les résultats ne sont pas bons en ce qui concerne le niveau de compétence numérique des écoles. Seules 45% des personnes interrogées estiment que les élèves sont suffisamment préparés aux métiers de demain. En outre, la majorité (58%) des parents d’enfants mineurs trouvent le niveau de compétence numérique du personnel enseignant insuffisant. Seules 37% des personnes interrogées qualifient la qualité de l’enseignement à distance comme étant suffisante en cette période de pandémie.

Le degré d’information semble en partie lié au souhait d’accélérer le développement de la numérisation et d’en faire une priorité. Toutefois, dans l’ensemble, les personnes interrogées estiment qu’il faut augmenter la cadence de la numérisation dans presque tous les domaines de l’enquête. Cela est particulièrement le cas pour la violence numérique, la cybersécurité, ainsi que l’enseignement numérique et le développement des compétences numériques de l’administration. En ce qui concerne les prestations numériques, plus des trois quarts (77%) considèrent qu’il est important de pouvoir effectuer une grande partie des démarches administratives en ligne. D’ailleurs, 57% des personnes interrogées qualifient l’offre actuelle de bonne. L’e-voting est important pour 60% des personnes interrogées. Il est intéressant de noter que la demande d’e-participation est particulièrement marquée chez les personnes de gauche. Si seule une petite proportion des personnes interrogées utilise d’ores et déjà le dossier électronique du patient, elles le trouvent, en grande majorité, utile. 62% trouveraient en outre important d’avoir un certificat de vaccination électronique.

Concernant la politique numérique internationale, la Suisse se distancie de l’Union européenne. Celle-ci propose de nouvelles lois afin de réglementer de manière uniforme les prestataires numériques. La Suisse n’a pas la possibilité de participer directement à l’élaboration de ces lois. Toutefois, la confiance exprimée envers le Conseil fédéral est assez importante: 56% des personnes interrogées lui font confiance pour représenter les intérêts de la Suisse dans ce processus législatif. Elles ne sont en revanche que 33% à faire confiance à l’UE pour prendre en compte les intérêts de la Suisse de manière adéquate dans le cadre de cette réglementation.  

Au printemps dernier, Swico a publié un programme en 10 points avec des thématiques de débat et des exigences pour la numérisation de la Suisse. Cette enquête réalisée auprès de la population est une des mesures émanent de ces 10 points et permet à Swico d’orienter son "radar politique". En ce début d’année, Swico identifie de nombreux défis pour le secteur du numérique. D’une part, la sphère politique et la société ont des attentes très élevées vis-à-vis de la numérisation comme source de solutions à des problèmes fondamentaux et d’innovation en Suisse; d’autre part, l’étau réglementaire ne cesse de se resserrer et les exigences financières continuent d’augmenter pour les entreprises numériques. On note un raz-de-marée de réglementations en provenance de l’UE, que la Suisse est impuissante à endiguer. En outre, le processus de transformation est difficile à mettre en marche compte tenu du décalage entre le droit du travail et le monde du travail actuel. 

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Ces conclusions vont nous permettre d’affiner notre orientation politique et de cibler le dialogue avec l’administration à tous les niveaux.

Judith Bellaiche, directrice

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